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L’œuvre visuelle d’Edward Hopper possède une signature unique ; pour un photographe, on pourrait y référer comme un style de ‘réalisme photographique’. Avec ses paysages urbains déserts et ses personnages isolés, le peintre américain a capté la solitude et l’aliénation de la vie moderne. Mais la pandémie du Covid-19 a donné à son travail une nouvelle signification terrifiante. Les médias sociaux nous font croire que nous existons maintenant tous à l’intérieur d’une peinture d’Edward Hopper, peu importe laquelle nous choisissons.

 

Jonathan Jones du Guardian se demande : « Sommes nous tous devenus des tableaux d’Edward Hopper maintenant, est-il l’artiste de l’âge du coronavirus ? » Jones suggère que c’est parce que nous sommes froidement distancés les uns des autres, solitaires, assis à nos fenêtres donnant sur une ville étrangement vide, comme la femme perchée sur son lit dans « Morning Sun », ou celle donnant par une baie vitrée dans « Cape Cod Morning ».

L’individu atomisé, Morning Sun (1952) et Cape Cod Morning (1950), par Edward Hopper

La société se transforme sous l’influence du Covid-19

Qui n’a pas été ému par toutes les images de personnes ou de voitures de patrouille devant les hôpitaux pour encourager les travailleurs de la santé. Ils ont rempli les écrans de télévision et les sites d’information, présentant une image de solidarité encourageante dans notre solitude forcée – seul et encore ensemble. Mais il y a des images beaucoup moins rassurantes qui circulent sur les réseaux sociaux.

 

Si nous sommes vraiment tous des tableaux d’Edward Hopper, une crise de solitude est imminente et elle est peut être l’une des conséquences sociales les plus lourdes du Covid-19. La perte de contact humain direct que nous acceptons peut être catastrophique. C’est du moins ce que Hopper nous montre. Ce peintre américain né en 1882 a fait de la solitude l’inspiration de sa vie. Dans les années 1920, alors que Otto Dix représentait les fêtards de l’ère du jazz, il peignait des gens qui avaient l’air de n’avoir jamais été invités à une fête dans leur vie.

Ce tableau est intitulé “Metropolis” a été créé par l’artiste Otto Dix en 1928. Metropolis illustre l’age du jazz et des années folles de 1920. Avec la prospérité et l’abondance, l’atmosphère festive était la rêgle.

Ce tableau est intitulé “Metropolis” a été créé par l’artiste Otto Dix en 1928. Metropolis illustre l’age du jazz et des années folles de 1920. Avec la prospérité et l’abondance, l’atmosphère festive était la rêgle.

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La vie moderne est hostile à l’extrême pour Hopper. Il n’a pas besoin d’une pandémie pour isoler ses pauvres âmes. Fenêtres froides, bâtiments urbains imposants où tout le monde vit dans des appartements autonomes, une station-service au milieu de nulle part, le tissu des villes modernes et des paysages est pour lui une machine qui génère la solitude.

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Nous espérons tous défier la vision terrifiante de Hopper d’individus aliénés et atomisés et survivre en tant que communauté. Mais, ironiquement, nous devons le faire en restant séparés et il peut être cruellement malhonnête de prétendre que tout le monde est parfaitement OK à la maison.

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Dans notre société moderne, nous sommes tout simplement plus habiles à cacher l’isolement que ces artistes représentent la solitude comme notre condition sociale moderne. En temps normal, nous nous assoyons seuls dans les cafés, sauf que nous avons maintenant des téléphones mobiles pour nous faire sentir social. La modernité jette des masses de gens dans un mode de vie urbaine qui est totalement coupé de la grégarité sociale qui était autrefois la norme.

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Nous choisissons la solitude moderne parce que nous voulons être libres. Mais maintenant, l’art de Hopper pose une question difficile: quand les libertés de la vie moderne sont supprimées, que reste-t-il, mais la solitude?

Shirley visions of reality 2013

Production cinématographique exploitant la composition, la lumière et les tonalités des tableaux d’Hopper. Le directeur et producteur Gustav Deutsch présente dans un long métrage constitué de courtes scènes reproduisant des scènes de la vie quotidienne, avec des acteurs reproduisant les rôles capturés dans les tableaux d’Hopper.

 

Directeur de la photographie: Jerzy Palacz, Production: Austrian Film Institute

Gustav Deutsch • SHIRLEY Visions of Reality 2013

Walking Dead, la fiction devient-elle la réalité ?

Les images conceptuelles de The Walking Dead et celle de la pandémie de coronavirus nous offrent une similitude surprenante. L’image de gauche est une affiche de la saison 1 montrant Rick Grimes sur une route menant à Atlanta.

 

Pendant les périodes de contamination, les entreprises ont fermé leurs portes et la population doit pratiquer la distanciation sociale. En conséquence, les autoroutes d’Atlanta sont par période complètement abandonnées, créant une similitude avec les images de fiction telles la contagion des zombies que l’on voit dans The Walking Dead.

Illustrations par la photographe de l'isolation sociale inspirées de l'oeuvre de Hopper

Références

Edward Hopper and American solitude, Pandemic or not, the artist’s masterly paintings explore conditions of aloneness as proof of belonging. The New Yorker, by Peter Schjeldahl, June 1, 2020

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Jonathan Jones, Fri 27 Mar 2020

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'We are all Edward Hopper paintings now': is he the artist of the coronavirus age?

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A la manière

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Arnaud Montagard's photographs of an American road trip look like Edward Hopper paintings by Katy Cowan, June 2020
Leaving fast-paced New York City behind to set off on a journey across America, French photographer Arnaud Montagard captured a nostalgic side of America that Jack Kerouac might have experienced back in the 1950s.

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Walking Dead : la réalité rattrape la fiction, Mars 2020

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Shirley, Vision of Reality by Gustav Deutsch, 2104

Film expérimental, disponible en version originale sur YouTube

Gustav Deutsch Recreates the Work of Edward Hopper in Shirley: Visions of Reality

 

La vie personnelle et professionnelle de Shirley en 13 tableaux inspirés des peintures d’Edward Hopper​​​

En haut, Scène tirée du film “Shirley, vision of reality”, en bas: tableau d’Edward Hopper, “A room with a view”

Les couleurs du cinéma: L’histoire des films en 50 palettes

 

 

par Charles Bramesco, Gallimard, Dec 2023

Un monde silencieux

Exploration du temps et de l’espace

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Collection de photos par Lucie de Barbuat et Simon Brodbeck

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